𝗟𝗲 (𝘃𝗿𝗮𝗶) 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗱𝗲 𝗹’𝗶𝗻𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 🙌 | ÔFildesMots

Franck Le Coz - Écrivain Conseil & Coach en Écriture Vibratoire

(petite réflexion sur un grand sujet d’actualité)

Pourquoi notre président est-il autant mal aimé ?

Tous nos présidents ont été conspués, détestés et malmenés par le peuple français pendant et surtout à la fin de leur mandat.

Aucun n’a fait exception à la règle.

A tel point qu’ils n’ont jamais été tant appréciés ….qu’à la retraite !

Nous nous souvenons tous du fameux sophisme gaulliste « les français sont des veaux » qui est souvent repris pour évoquer ce désamour historique entre un peuple et son dirigeant.

Nous autres Français sommes-nous destinés à maudire à jamais nos présidentiables dans  une supposée gauloiserie inexorablement défaitiste ou bien le fameux « système » qui repose sur les principes régaliens de la 5eme république est-il suffisamment malade pour mériter cette grogne perpétuelle de la part de nos concitoyens ?

“Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins” affirmait Henry David Thoreau. 

Chirac qui représentait pour beaucoup le « roi fainéant » semblait avoir fait sienne de cette citation.

Brossé du quolibet de « Tonton flingueur »  Mitterrand se voyait flanqué d’une réputation de démagogue outrancier durant son septennat tandis que la rouerie gouillalleuse de Sarkozy s’affichait sans conteste avec son impétueux « casse-toi pauv’ con » si sarcastique.

Sans compter le côté guimauve d’un Hollande surnommé « Flamby » qui donnait l’effet d’un répulsif politique, avec son casque hilarant repris par tous les humoristes sur un air entraînant des Daft Punks !

Et pourtant, depuis 2017, nous nous voyons dirigés par un jeune président fringuant, qualifié de « John Kennedy à la française » en début de quinquennat et honni depuis par la grande majorité des Français en dépit de sa réélection en 2022. De guerre lasse, le scénario semble se répéter, tel un sempiternel modus vivendi démocratique : je t’aime quand tu opposes, je te hais quand tu disposes !

Nous avons cependant la sensation que ce désamour de notre peuple avec un président n’a été jamais aussi violent dans la rue et sur les réseaux sociaux qu’aujourd’hui. Internet est passé par là et avec lui la palanquée de Fake News alimentée par une armée conspirationniste dit-on : mais derrière l’expression « il n’y a pas de fumée sans feu » ne se cache t’il pas toujours une réalité tangible ?

Qui peut encore affirmer aujourd’hui que Macron est aimé de ses compatriotes … et si oui, de quels compatriotes ?

Il semblerait que la vindicte populaire n’ait jamais été aussi agressive vis-à-vis de son représentant de l’État.

A quoi tout cela est-il dû ?

Alors, j’ai pris le temps et la peine « d’écouter » le fond mais aussi et surtout la forme de ce que nous dit la voix du Prince que l’on qualifie également du « Mozart de la Finance ». Mozart doit se retourner dans sa tombe en entendant cette expression, mais peu importe…

Et cette forme, que nous dit-elle ?

Chacun sait que dans la communication humaine, seule 7 % sont imputables au verbe et les 93 % sont intimement liés au paraverbal et au non verbal. Il ne nous aura pas échappé que c’est principalement dans ces 93 % que pêchent nos dirigeants et notamment ce dernier en liste.

En effet, je me suis amusé à mettre en œuvre un petit exercice de style consistant à « écouter » la dernière conférence de presse Macronienne habilement menée par notre petit génie de la sémantique et de la rhétorique platonicienne … en coupant le son de mon téléviseur.

Et là, j’ai compris !

Sans même entendre ce qu’il disait, j’ai « entendu » qu’il émanait de sa posture, de son regard, de son attitude, de son maintien sur son siège, de ses mimiques, bref de tout son être … un profond mépris. 

Or ce mépris représente 93 % du ressenti de son électorat tout autant que ceux qui n’ont pas voté pour lui. Et les 7 % restant de tout ce qu’il dit -qui ne sont pas forcément faux sur le fond- ne sont pas entendus et donc encore moins écoutés, analysés et compris.

Par exemple, lorsqu’il affirme que si le RN parvenait au pouvoir ultime, celui où celle qui serait élu(e) ne serait pas forcément plus apte à satisfaire les français et nous savons tous que ce n’est pas faux.

Il est fort à parier en effet que si demain Le Pen ou Bardella monte sur le trône, il ou elle risque fort de se heurter à la même opprobre de la part de la population française. Il est bien connu qu’il vaut mieux se tenir confortablement dans le camp de l’opposition en France que du côté de la majorité, quelque soit la famille politique de cette dernière !

Mais quand on pense avoir tout essayé, la moindre faille qui offre une forme d’espérance reçoit la mansuétude d’un peuple en manque de reconnaissance, c’est bien connu également.

Alors quelle leçon peut-on tirer d’un tel dépit, d’un tel courroux ?

Lorsque j’ai préparé ma certification RNCP pour devenir Coach Professionnel, j’ai retenu -entre autres préceptes éthiques- la notion d’intentionalité et de sincérité martelée par mes pairs.

Voilà qui me paraît essentiel, quelque soit notre mission sur Terre : L’INTENTION.

Quelle est la profondeur de nos intentions lorsque nous nous adressons à un client, un collaborateur, un fournisseur ou tout autre partenaire, mais également à un conjoint, un parent ou un enfant ?

✨ Portons-nous un regard infantilisant, supérieur ou suffisant sur cette personne ou lui accordons-nous tout notre sincérité, notre compassion ou simplement notre humanité ?

✨ Sommes-nous, pour reprendre les bases de l’analyse transactionnelle, dans une transaction déviée « parent-enfant » plutôt que « adulte-adulte » ?

✨ Quelle est le fond de nos intentions réelles et sincères derrière le message que nous portons ?

(Voilà le réel débat éthique et déontologique auquel se trouve confrontée la société du 21eme siècle à l’aune de l’IA et de ses avatars marketing.)

✨ Être (sincère) ou ne pas être !

“Feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce que l’on ignore… voilà toute la politique” nous rappelait Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais dans le mariage de Figaro.

Mais voilà aussi la leçon que nous enseigne notre enfant prodige qui avoue -lors d’une interview au début de son premier quinquennat – que lorsqu’il était plus jeune il avouait a sa maîtresse (ah oui laquelle ?) que « plus tard il serait soit comédien de théâtre, soit président de la France« .

Combien auraient espérer alors qu’il dût choisir le théâtre ? 

Le problème réside juste dans l’option du genre : encore eût il fallu que le choix du prince se portât sur l’une ou l’autre des options … mais en toute évidence pas sur les deux à la fois !

Si l’on est en droit de comparer la scène politique aux planches d’un théâtre, il est indéniable que nos comédiens n’affichent pas autant de morgue à l’égard de leur public au risque sinon de voir rapidement leurs salles se vider de leur public.

La Comedia Dell Arte possède cet avantage de connaître un clap de fin. C’est aussi le cas d’un mandat présidentiel, à la différence près qu’une pièce de théâtre peut entendre des rires et des pleurs durant ses interminables tirades mais qu’elle se termine toujours par des applaudissements !

L’intention de l’acteur peut différer selon sa personnalité et selon qu’elle cherche souvent à divertir, parfois à surprendre mais toujours à aimer et à être aimé. 

Parce que sa sincérité se cache toujours derrière son intentionnalité, parce que cet acteur aime profondément son public, parce qu’il veut tout lui donner, parce que la relation qui l’unit à son « autre » est une relation d’amour.

Un bon président doit donc aimer son pays et ses citoyens, sincèrement et profondément.

Et ses intentions, même si elles sont guidées par une gourmandise inavouée et insatiable pour le pouvoir, doivent être portée par cette altérité que l’on peut pressentir sans l’entendre et ce … même en coupant le son de son téléviseur !

« Être (sincère) ou ne pas être » : telle est la question que devra se poser celui ou celle qui nous invitera à notre prochain voyage vers le futur sociétal.

« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris » écrivait Oscar Wilde

Mais soyons avant tout sincères dans nos intentions et alors seulement le monde nous suivra.

FLC